Organes industriels

Avec 36 étudiants de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg (ENSAS), les deux artistes et professeurs Arzhel Prioul et Mathieu Tremblin ont réalisé un atelier artistique sur les pratiques d’affichage urbain. L’usine sidérurgique de Völklingen est ici envisagée comme l’allégorie d’un monde post-énergie fossile. Les problématiques sur lesquelles ont planché les étudiants étaient les suivantes : quel avenir imaginer à partir des friches et des ruines postindustrielles ? Quels écosystèmes utiles et désirables un site patrimonial de l’UNESCO peut-il abriter ?
Le second groupe a développé le programme d’affichage « Panache de fumée » pour livrer un récit autour des « organes industriels ». La fonderie s’entend ainsi comme un corps permettant d’aborder différents problèmes sociétaux planétaires sur le mode de l’allégorie. Cinq lieux de l’usine incarnent ces problématiques, racontées à travers cinq histoires. La halle de l’installation de frittage symbolise l’aliénation par le travail et la contestation ouvrière, la salle des soufflantes représente le rejet de carbone dans l’atmosphère, les hauts fourneaux renvoient au réchauffement climatique tandis que le château d’eau illustre la pénurie d’eau. Enfin, le Paradis ouvre la voie des possibles vers une solution passant par une autre forme d’exploitation de cette industrie.

Jeanette Dittmar