Perpetual Ending

Zevs – prononcé Zeus – aurait emprunté son nom pseudo aux quatre lettres d’un métro parisien qui a failli l’écraser adolescent alors qu’il taguait. L’artiste est l’un des pionniers majeurs d’une nouvelle forme de street art popularisée dans le monde entier au tournant du millénaire et qui constitue désormais les fondements de tout le mouvement actuel d’ « art urbain ». Dès les années 1990, Zevs s’essaie à divers genres. Ce qui passe par des tags fonctionnant comme des logos et prenant chez lui la forme d’un throw up en nuage d’où tombe la foudre, presque comme si le dieu Zeus lançait ses éclairs. Mais aussi des dessins d’ombres, sans oublier ses « Reverse Graffiti » qu’il réalise sur des murs sales avec un nettoyeur à haute pression. Avec ses « drip paintings » dégoulinant à partir de logos de marques bien connues et qu’il nomme ensuite de manière ambiguë « Liquidated », Zevs a déjà investi le terrain du sampling a base de mots. Une pratique qu’il ne cesse de décliner avec le projet Perpetual Ending lancé en 2005. L’inscription bien connue des films hollywoodiens The End flotte à présent dans le hall des ventilateurs de l’usine sidérurgique de Völklingen. Elle sert de support à la projection d’un flux apparemment sans fin de dépêches d’actualité du monde entier reflétant notre époque. Dans cette installation, les nouvelles semblent encore plus dramatiques et dystopiques qu’elles ne le sont déjà en soi.

Robert Kaltenhäuser